Prostate : anatomie, rôle, pathologies et traitements

prostate homme

Sommaire

La prostate est une glande uniquement présente chez l’homme. Lors de la miction, l’urine la traverse, puis passe par l’urètre pour sortir du corps. Avec l’âge, cet organe prend du volume et cause ainsi différentes gênes au quotidien, telles qu’envies pressantes d’uriner, levers nocturnes…

I. Qu’est-ce que la prostate ?

La prostate est une masse glandulaire faisant partie de l’appareil reproducteur masculin. Elle entoure le confluent des voies urinaires et spermatiques.

A. Définition

La prostate se compose d’un ensemble d’éléments appelés lobules. Ces derniers sont formés d’un tissu de soutien où se trouvent des fibres musculaires lisses, des vaisseaux sanguins, des terminaisons nerveuses et des formations glandulaires sécrétant le liquide prostatique. Les canaux éjaculateurs se trouvent aussi dans cet organe, ainsi qu’une partie de l’urètre qui est entourée par deux sphincters, l’un à l’entrée et l’autre à la sortie. 

B. Où se trouve la prostate ?

La prostate se trouve plus précisément dans la cavité pelvienne, en avant du rectum, en arrière de la symphyse pubienne, au-dessus du périnée et sous la vessie. Elle est entourée de chaque côté par les muscles élévateurs de l’anus.

C. À quoi ressemble-t-elle ?

La prostate a la taille et la forme d’une châtaigne, d’un cône ou d’une pyramide, avec la base en haut et l’apex ou sommet est en bas. Cet organe de l’appareil génital masculin peut être divisé en 2 parties : la partie centrale qui entoure l’urètre et la partie sphérique. Il possède 5 faces : supérieure ou basale, antérieure, postérieure, inférolatérale gauche et inférolatérale droite.

D. Quelle est la taille normale de la prostate ?

Chez un homme jeune, la prostate mesure 30 mm de haut (1) avec une base de 20 mm de diamètre antéropostérieur pour 40 mm de diamètre transversal. Cette glande assez ferme, mais élastique, pèse environ 20 g. Elle affiche une couleur blanchâtre à rose pâle.

E. Rôle : à quoi sert la prostate ?

La prostate est une glande exocrine dont la fonction principale est d’élaborer le liquide prostatique, le fluide qui entre dans la composition du sperme. Les vésicules séminales situées à l’arrière de la vessie fabriquent une grande partie du liquide séminal. Au moment de l’éjaculation, ce dernier se mélange aux spermatozoïdes provenant des testicules, et passe par les voies spermatiques avant d’être éjaculé par le pénis.

F. Est-ce que les femmes ont une prostate comme les hommes ?

La prostate est un organe exclusivement masculin. Elle tient un rôle important dans sa reproduction. La femme en est donc dépourvue. En revanche, elle possède des glandes de Skène considérées comme l’équivalent de la prostate. Ces glandes se trouvent au niveau de l’urètre et produisent un liquide qui est éliminé par l’urètre au cours de l’orgasme.

II. Les problèmes de la prostate

Autour de la cinquantaine, l’homme peut rencontrer des problèmes de prostate. Souvent, ces troubles sont liés à un grossissement naturel de cet organe. Il arrive néanmoins qu’ils soient dus à des douleurs et des gênes urinaires consécutives à une inflammation ou une pathologie plus grave comme le cancer de la prostate. Quand s’inquiéter ? Quels sont les symptômes fréquemment associés ?

A. Quels sont les signes d’un problème de la prostate ?

Avec l’âge, la prostate augmente de volume à cause des hormones sexuelles (2). Ce phénomène normal peut être gênant quand la glande s’appuie sur la vessie ou l’urètre, créant une obstruction et une irritation des voies urinaires. Cela engendre alors des douleurs et des troubles génito-urinaires, notamment des envies fréquentes d’uriner, des difficultés à la miction, etc. D’où l’importance de consulter un médecin.

B. Quelles sont les causes des problèmes de prostate et les symptômes associés ?

Avec le vieillissement, plusieurs pathologies peuvent affecter la prostate.

1. La prostatite

Il s’agit d’une inflammation de la prostate causée dans plus de 80 % des cas par la bactérie E. Coli. La prostatite se traduit par :

  • Une fièvre associée à des frissons ;
  • Des brûlures à la miction ;
  • Des envies fréquentes d’uriner ;
  • Des douleurs de la région pubienne ;
  • Des douleurs musculaires ;
  • Une prostate douloureuse lors du toucher rectal.
  • Un malaise général.

2. L’hyperplasie ou adénome de la prostate

Cette maladie touche environ un homme sur deux après 50 ans. L’hyperplasie ou adénome de la prostate se manifeste par une augmentation du volume de la prostate (> 20 ml). Elle n’entraîne pas forcément de symptômes. Un toucher rectal est la seule manière de diagnostiquer l’hypertrophie bénigne prostatique. Dans certains cas, elle peut causer des troubles urinaires dits obstructifs, une difficulté à uriner ou à vider la vessie, une diminution de la force du jet ou encore des troubles urinaires irritatifs (envies fréquentes et urgentes d’uriner et douleurs lors de la miction).

Dans un cas comme dans l’autre, de nombreux médicaments sont disponibles, à commencer par les alpha bloquants et les inhibiteurs de la 5-alpha-réductase. La phytothérapie constitue aussi une piste à explorer pour soulager les troubles de la prostate. Un traitement chirurgical peut être envisagé d’emblée ou en dernier recours en cas de gêne intense ou de complications.

III. Quels sont les premiers symptômes du cancer de la prostate ?

Le cancer de la prostate apparaît rarement avant 50 ans (3), mais les risques augmentent chez les hommes âgés de 65 ans et plus. Il se caractérise par la présence de cellules cancéreuses au sein de cet organe. Dans la majorité des cas, il s’agit d’un adénocarcinome, une tumeur maligne qui se développe à partir des cellules glandulaires.

A. Les examens du diagnostic du cancer de la prostate

Un affaiblissement général, une perte de poids importante ainsi que la présence de sang dans les urines peuvent être les signes d’un cancer de la prostate. Le médecin préconise divers examens pour poser le diagnostic.

1. PSA (Prostate Specific Antigen)

Cet examen consiste à mesurer le dosage d’antigène prostatique spécifique dans le sang. Il faut souligner que le taux de PSA peut varier pour d’autres raisons qu’un cancer de la prostate, par exemple une rétention d’urine ou une infection urinaire. Voilà pourquoi des examens supplémentaires sont nécessaires.

2. IRM

L’IRM multiparamétrique de la prostate est préconisée avant de procéder à une biopsie. Cette technique d’imagerie permet de voir l’organe en trois plans de l’espace et d’identifier les tumeurs qui seront ensuite biopsiées.

3. Biopsie

La biopsie prostatique, quant à elle, est préconisée en dernier recours. Elle est réalisée par voie transrectale ou par voie périnéale. La biopsie de la prostate consiste à prélever un fragment dans les zones suspectes pour déceler la présence de cellules cancéreuses. Une anesthésie locale est nécessaire.

B. Quels sont les traitements existants ?

Les traitements préconisés en cas de cancer de la prostate varient en fonction du stade de la maladie, de l’étendue de la tumeur, ainsi que de la présence ou non de métastases. La prostatectomie totale, le fait d’enlever la totalité de l’organe, est souvent suggérée en cas de cancer de la prostate.

IV. Comment garder une prostate en bonne santé ?

Des gestes au quotidien permettent de prévenir les inconforts associés à une hypertrophie bénigne ou augmentation de volume de la prostate. Ils contribuent à éloigner les risques de prostatite ou de cancer de la prostate.

A. Comment bien vider la prostate ?

Pour éviter le risque de développer un adénome de la prostate et tout autre trouble prostatique, il est essentiel de bien la vider. Cela passe notamment par l’activité sexuelle, car cette glande fabrique le liquide prostatique qui compose une partie du sperme. De ce fait, une activité sexuelle régulière aide à libérer la prostate et à éviter une hypertrophie bénigne.

B. Quels sont les aliments à privilégier ?

Une bonne alimentation constitue aussi un des principaux moyens pour vider la prostate et écarter les risques de troubles ou de cancer (4). Dans votre assiette, privilégiez les légumineuses et les aliments riches en antioxydants, en sélénium et en vitamine B , les graines de courge, le saumon, le tofu, les poivrons, les tomates, les avocats, les légumes verts, les oignons et l’ail.

En revanche, d’autres aliments sont à éviter, car ils augmentent le risque de développer des troubles de la prostate tels que les aliments trop caloriques et les plats trop épicés. Il en va de même pour une alimentation riche en graisses animales, car elle décuple la probabilité de développer un cancer de la prostate.

C. Quelles sont les boissons à éviter pour la prostate ?

En cas de prostatite, d’adénome ou de cancer de la prostate, il est judicieux de faire l’impasse sur les boissons alcoolisées selon une méta-analyse menée par des chercheurs australiens et canadiens. Par contre, une étude menée par les chercheurs de Shengjing Hospital of China Medical University et publiée dans le BMJ Open a montré que les hommes qui boivent entre 2 et 9 tasses de café par jour avaient 9 % en moyenne moins de risque de développer un cancer de la prostate.

D. Existe-t-il des méthodes naturelles pour vider la prostate ?

La graine de courge est souvent préconisée afin de prévenir naturellement l’augmentation du volume de la prostate (5). Il en est de même pour la racine d’ortie. Cette dernière s’avère efficace pour décongestionner la région pelvienne et donc traiter les infections urinaires. Les huiles essentielles constituent aussi d’autres solutions alternatives en cas de problèmes de prostate. En plus d’être bénéfique pour la santé en général, l’activité physique est indiquée chez les personnes atteintes de troubles prostatiques. Elle aide à conserver un bon tonus musculaire et donc à réduire les envies d’uriner.

Conclusion

En somme, la prostate est un organe exclusivement masculin. Elle joue un rôle important dans la sécrétion de liquide séminal, l’autre composant du sperme. À partir de 50 ans, cet organe peut être touché par certaines pathologies comme une prostatite, une hypertrophie bénigne prostatique ou un cancer de la prostate. Ces maladies présentent généralement les mêmes symptômes, mais leur traitement diffère. Une alimentation saine et équilibrée, accompagnée d’une activité physique régulière, permet d’améliorer l’état de santé général, particulièrement celui de la prostate.

 

Références : 

1. National Institutes of Health: The Prostate, Prostate-specific Antigen, and Prostate Size in Normal Men.

2. Prostate Disorders – The Harvard Medical School Guide to Men’s Health.

3. American Cancer Society: Prostate Cancer.

4. Prostate Health in 90 Days by Larry Clapp.

5. Natural Prostate Care: Your Guide to Healthy Function by Dr. Larry Trivieri.

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